Edito: L’Inde et ses roupies au sommet?

Voilà. Tous les gagnants et gagnantes des FIH Awards ont été dévoilés. Et commençons par les féliciter. Tous et toutes présentent des qualités exceptionnelles qui les placent parmi les meilleurs éléments de notre sport. Pas de doute là-dessus. Cette année, la Belgique remporte une seule récompense. Presqu’une maigre récolte pour nous qui étions habitués à collectionner les titres individuels ces dernières années. Peu importe. Les Red Lions forment une équipe soudée et leur palmarès parle pour eux.

A regarder les lauréats de plus près, c’est l’Inde qui ressort vainqueuravec les titres de meilleur espoir masculin et féminin et le meilleur joueur du monde. Les Pays-Bas sont sacrés en dames avec la meilleure joueuse et la meilleure coach. L’Australie remporte la même mise avec le meilleur coach et la meilleure gardienne. La Belgique repart avec le titre de meilleur gardien.

S’il s’agit de récompenses individuelles, elles récompensent généralement les meilleures nations mondiales. Le coach de hockey des Maldives est peut-être le meilleur du monde, il a peu de chances de repartir avec une statuette FIH (il faut toujours un argument totalement exagéré).

Les Pays-Bas dominent le hockey féminin de la tête et des épaules. L’Australie est depuis très longtemps au sommet du hockey masculin et fait partie du top chez les dames. La Belgique cartonne chez les messieurs. Et l’Inde?

Et l’Inde? Commençons par les dames. L’année 2019 se résume pour elles à une qualification olympique gagnée à domicile contre les USA et une victoire dans le tournoi des FIH Series au Japon. Leurs adversaires: le Japon, le Chili, la Russie, la Pologne, l’Uruguay, le Mexique et les Fidji. Pour les messieurs, le bilan est presque le même. Victoire en qualification olympique contre la Russie et en FIH Series avec des adversaires du même calibre (Afrique du Sud, Japon, USA, Russie, Pologne, Mexique et Ouzbékistan). Cette année, les Indiens sont en Pro League. Très clairement, cette nation historique du hockey est en train de revenir au top. Tout le monde s’en réjouit. Mais de là à plébisciter l’Inde avec trois récompenses individuelles…

Observons maintenant plus en détail les trois titres indiens. La meilleure espoir du monde se nomme Lalremsiami. Une jeune attaquante de 19 ans. Elle devance Jankunas (Argentine) et Matla (Pays-Bas), respectivement deuxièmes et troisièmes de Pro League. Ajoutez un titre de championne d’Europe pour Matla et une médaille d’or aux Jeux Panaméricains pour Jankunas. Le meilleur espoir du monde est Vivek Prasad. Il devance Maico Casella (Argentine) et Blake Govers (Australie). L’Indien de 19 ans est un modèle de précocité puisqu’il a démarré en équipe nationale à 17 ans. Casella a remporté les Jeux Panaméricains et terminé 5e de la Pro League. Govers a remporté la Pro League, dont il a été le meilleur buteur. Enfin le meilleur joueur du monde est Manpreet Singh. La capitaine indien de 27 ans est le moteur du renouveau de l’équipe indienne et un joueur exceptionnel. Il devance Arthur Van Doren et Lucas Vila. Arthur Van Doren a terminé 2e de la Pro League et a remporté l’Euro. Lucas Vila a gagné les Jeux Panaméricains et terminé 5e de la Pro League.

Si participer ou non a des compétitions de prestige ne doit pas servir de principal élément pour juger qui est le meilleur, cela sert tout de même à se jauger face aux ténors du hockey mondial. L’Inde n’a pas vraiment été dans ce cas en 2019.

Un argument que l’on déjà pu lire est que les Indiens sont plus d’un milliard et donc potentiellement aptes à faire pencher la balance. Observons les votes (promis dernier argument).

Meilleur espoir féminin: Lalremsiami. 47% des fédérations nationales, meilleur score du trio de tête. 28,4% des médias, meilleur score sans grande avance. 36,4% des fans, deuxième meilleur score, de peu derrière Jankunas.

Meilleur espoir masculin: Vivek Prasad. 50% des fédérations nationales, meilleur score et de loin. 23% des médias, deuxième meilleur score, loin derrière Govers. 15,1% des fans, deuxième meilleur score, loin derrière Casella, de 0,1% devant Govers.

Meilleur joueur du monde: Manpreet Singh. 53% des fédérations nationales, meilleur score du trio de tête, loin devant les autres. 19,5% des médias, deuxième meilleur score sans grand retard. 15,1% des fans, troisième meilleur score, loin derrière Vila.

Pour les autres récompenses, il n’y a que dans le cas de de Goede que les votes des fédérations nationales était l’unique meilleur score du trio de tête.

Vous déduirez ce que vous voulez de ces arguments. Nous n’oserions certainement pas remettre en question la présence de Prasad, Singh et Lalremsiami parmi les nommés aux FIH Awards. Mais après une nouvelle attribution de Coupe du Monde en Inde (acquise grâce à l’argent), les récompenses individuelles de notre sport n’ont peut-être pas non plus récompensé les meilleures candidatures….

Bertrand Lodewyckx

Photo: FIH

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